Nous marchons en ligne de file par division. 19 bâtiments, croiseurs et contres torpilleurs et un torpilleur Polonais. A 8 heures alerte contre avions. Un croiseur anglais ouvre le feu. 9 heures, deux avions survolent larrière de lescadre. «Emile Bertin » tire à son tour. A 16 heures huit avions allemands nous survolent et bombardent bâbord devant. « Emile Bertin » tir.
A 2 heures nous sommes devant Bergen. Plus de quarante bâtiments croisent au large. Les allemands occupent tous les ports Norvégiens. Bataille entre les Anglais et les boches au Sud de la Norvège. Un paquebot rempli de troupes est coulé par les anglais et plusieurs bateaux de guerre. Quant aux anglais, ils perdent 3 destroyers. Forte houle et très froid. A 18 heures, hydravions lancent trois bombes qui tombent à cent mètres par tribord. Ressenti une très forte secousse. Navons pas eu le temps douvrir le feu. Arrivée à Scapa Flow à 20 heures. Accostons un pétrolier. A 20H30 alerte contre avions. Une soixantaine davions bombardent la rade. Six descendus. Fin de lalerte à 21H30.
Appareillage à 7 heures. Nous prenons un coffre près de la terre et sommes mieux protégés par la D.C.A.
Mouillage à Scapa Flow. Un torpilleur Polonais rentre au mouillage et un Norvégien.
Au coffre à Scapa Flow. Deux croiseurs Polonais rentrent au mouillage. A 18 heures appareillage, route au sud. Tempête dans la nuit.
En mer. Forte houle venant de larrière. Route sur Glasgow. Arrivée à 16H30. Mouillé en rade. Temps froid. Neige dans la nuit.
Au mouillage à Glasgow. Temps froid. Tempête de neige à 15 heures.
Appareillage à 5 heures avec « Maillé Brézé » , « Chevalier Paul », « Epervier » pour escorter « El Djezaïr », « El Mansour », « El Kantara », « Ville dOran » et un paquebot Anglais. Route au Nord. Vitesse 16 nuds. Temps clair. Mer houleuse.
Continuons notre escorte sur Namsos . Vent de bout. Forte houle. Deux hydravions Anglais de reconnaissance marchent devant nous. On nous signale un croiseur Anglais bombardé par des avions.
Toujours mauvais temps. Route au Nord-Est. Tempête de neige dans la soirée.
Même route et vitesse. Signalé sous-marin. « Maillé Brézé » grenade à 14 heures. A 16 heures, surpris par avions qui lancent deux bombes sur « lEmile Bertin ». 17 heures, attaqués par six avions. Quatre bombes tombent à larrière du croiseur anglais. On ne laperçoit plus avec les gerbes deau. 6 bombes sur lavant à 40 mètres du « Tartu ». Un homme à la mer. Obligé de stopper sous le bombardement. Cinq bombes tombent sur larrière, deux à côté de « La Ville dOran ». Nous rentrons quand même dans le fjord. Les avions continuent à bombarder et à mitrailler. Un avion est touché et tombe. Les chasseurs alpins débarquent. Reprenons la route vers les îles Shetland.
A la mer. Tempête de neige, mauvaise visibilité qui nous protège des avions car on apprend que tous les bâtiments à la mer ont été bombardés et que notre convoi débarqué hier soir est attaqué par avions dans Namsos. La ville est complètement détruite et les troupes ont légèrement souffert. Une bombe tombe sur « lEmile Bertin » mais par chance néclate pas* . Aucun blessé.
Dimanche matin toujours en mer. Temps froid, mer calme. Arrivée 11 heures. Un hydravion de la RAF nous escorte. 16H30 mouillage aux îles Shetland. Ravitaillement en mazout.
Au mouillage. Beau temps. A 14 heures alerte contre avions. Trois avions allemands nous survolent. Nous ouvrons le feu, aucun nest touché, aucune bombe na été lâchée. Appareillage à 17 heures.
En mer. Route sur Scapa Flow. Arrivée à 8H30. Mouillage au coffre près de la terre. Pas dalerte.
Au mouillage. Vent froid. Appareillage à 15H30 avec « Chevalier Paul », « Milan » et un contre torpilleur anglais. Escortons le « Djénée », « Paul Doumer », « Flandres ». Route au nord.
En mer. Forte houle. Rien à signaler.
Continuons notre escorte. Fort vent. Vers les 15 heures nous entrons dans la mer Ortigne.
Arrivons en vue des côtes Norvégiennes à 9H30. Grandes montagnes couvertes de neige. Entrons dans le fjord à 15 heures et naviguons entre les montagnes. A 50 kilomètres dans les terres on signale les allemands tout près. A 23 heures, commençons à débarquer les troupes. ( Toujours jour ).
Naviguons dans les fjord de façon à protéger le débarquement.
Mouillage à Sognefjord. Appareillage le soir à 17 heures. Escortons le « Djénée » et « le Président Doumer ». Aperçu avions allemands.
En mer, calme plat. Route au Nord. Passons de 2° Nord le cercle polaire.
(Pays très pittoresque, je navais jamais tant vu de neige ni autant de côtes accidentées et presque toutes les maisons sont faites en planches au bas de la montagne et les gens pour circuler se servent de leurs skis ou du traîneau ).
* Une bombe a perforé l'Emile Bertin sans éclater le 19 avril et non le 20.