Date inconnue

Nous marchons en ligne de file par division. 19 bâtiments, croiseurs et contres torpilleurs et un torpilleur Polonais. A 8 heures alerte contre avions. Un croiseur anglais ouvre le feu. 9 heures, deux avions survolent l’arrière de l’escadre. «Emile Bertin » tire à son tour. A 16 heures huit avions allemands nous survolent et bombardent bâbord devant. « Emile Bertin » tir.

Mercredi 10

A 2 heures nous sommes devant Bergen. Plus de quarante bâtiments croisent au large. Les allemands occupent tous les ports Norvégiens. Bataille entre les Anglais et les boches au Sud de la Norvège. Un paquebot rempli de troupes est coulé par les anglais et plusieurs bateaux de guerre. Quant aux anglais, ils perdent 3 destroyers. Forte houle et très froid. A 18 heures, hydravions lancent trois bombes qui tombent à cent mètres par tribord. Ressenti une très forte secousse. N’avons pas eu le temps d’ouvrir le feu. Arrivée à Scapa Flow à 20 heures. Accostons un pétrolier. A 20H30 alerte contre avions. Une soixantaine d’avions bombardent la rade. Six descendus. Fin de l’alerte à 21H30.

Jeudi 11

Appareillage à 7 heures. Nous prenons un coffre près de la terre et sommes mieux protégés par la D.C.A.

Vendredi 12

Mouillage à Scapa Flow. Un torpilleur Polonais rentre au mouillage et un Norvégien.

Samedi 13

Au coffre à Scapa Flow. Deux croiseurs Polonais rentrent au mouillage.  A 18 heures appareillage, route au sud. Tempête dans la nuit.

Dimanche 14

En mer. Forte houle venant de l’arrière. Route sur Glasgow. Arrivée à 16H30. Mouillé en rade. Temps froid. Neige dans la nuit.

Lundi 15

Au mouillage à Glasgow. Temps froid. Tempête de neige à 15 heures.

Mardi 16

Appareillage à 5 heures avec « Maillé Brézé » , « Chevalier Paul »,  « Epervier » pour escorter « El Djezaïr », « El Mansour », « El Kantara », « Ville d’Oran » et un paquebot Anglais. Route au Nord. Vitesse 16 nœuds. Temps clair. Mer houleuse.

 Mercredi 17

Continuons notre escorte sur Namsos . Vent de bout. Forte houle. Deux hydravions Anglais de reconnaissance marchent devant nous. On nous signale un croiseur Anglais bombardé par des avions.

 Jeudi 18

Toujours mauvais temps. Route au Nord-Est. Tempête de neige dans la soirée.

 Vendredi 19

Même route et vitesse. Signalé sous-marin. « Maillé Brézé » grenade à 14 heures. A 16 heures, surpris par avions qui lancent deux bombes sur « l’Emile Bertin ». 17 heures, attaqués par six avions. Quatre bombes tombent à l’arrière du croiseur anglais. On ne l’aperçoit plus avec les gerbes d’eau. 6 bombes sur l’avant à 40 mètres du « Tartu ».  Un homme à la mer. Obligé de stopper sous le bombardement. Cinq bombes tombent sur l’arrière, deux à côté de « La Ville d’Oran ». Nous rentrons quand même dans le fjord. Les avions continuent à bombarder et à mitrailler. Un avion est touché et tombe. Les chasseurs alpins débarquent. Reprenons la route vers les îles Shetland.

 Samedi 20

A la mer. Tempête de neige, mauvaise visibilité qui nous protège des avions car on apprend que tous les bâtiments à la mer ont été bombardés et que notre convoi débarqué hier soir est attaqué par avions dans Namsos. La ville est complètement détruite et les troupes ont légèrement souffert. Une bombe tombe sur « l’Emile Bertin » mais par chance n’éclate pas* . Aucun blessé.

 Dimanche 21

Dimanche matin toujours en mer. Temps froid, mer calme. Arrivée 11 heures. Un hydravion de la RAF nous escorte. 16H30 mouillage aux îles Shetland. Ravitaillement en mazout.

 

Lundi 22

Au mouillage. Beau temps. A 14 heures alerte contre avions. Trois avions allemands nous survolent. Nous ouvrons le feu, aucun n’est touché, aucune bombe n’a été lâchée. Appareillage à 17 heures.

 

Mardi 23

En mer. Route sur Scapa Flow. Arrivée à 8H30. Mouillage au coffre près de la terre. Pas d’alerte.

Mercredi 24

Au mouillage. Vent froid. Appareillage à 15H30 avec « Chevalier Paul », « Milan » et un contre torpilleur anglais. Escortons le « Djénée », « Paul Doumer »,  « Flandres ». Route au nord.

Jeudi 25

En mer. Forte houle. Rien à signaler.

Vendredi 26

Continuons notre escorte. Fort vent. Vers les 15 heures nous entrons dans la mer Ortigne.

Samedi 27

Arrivons en vue des côtes Norvégiennes à 9H30. Grandes montagnes couvertes de neige. Entrons dans le fjord à 15 heures et naviguons entre les montagnes. A 50 kilomètres dans les terres on signale les allemands tout près. A 23 heures, commençons à débarquer les troupes. ( Toujours jour ).

Norvège

Dimanche 28

Naviguons dans les fjord de façon à protéger le débarquement.

Lundi 29

Mouillage à Sognefjord. Appareillage le soir à 17 heures. Escortons le « Djénée » et « le Président Doumer ». Aperçu avions allemands.

Mardi 30

En mer, calme plat. Route au Nord. Passons de 2° Nord le cercle polaire.

(Pays très pittoresque, je n’avais jamais tant vu de neige ni autant de côtes accidentées et presque toutes les maisons sont faites en planches au bas de la montagne et les gens pour circuler se servent de leurs skis ou du traîneau ).

Norvège

 

* Une bombe a perforé l'Emile Bertin sans éclater le 19 avril et non le 20.

 

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